Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) se multiplient en France et leurs restrictions se durcissent progressivement. À partir de 2025, de nombreux véhicules ne pourront plus circuler dans ces périmètres urbains. Comprendre ces nouvelles règles est essentiel pour anticiper l’impact sur votre mobilité et éviter les amendes.
Sommaire
Qu’est-ce qu’une Zone à Faibles Émissions
Une ZFE-m (Zone à Faibles Émissions mobilité) est un territoire où la circulation des véhicules les plus polluants est restreinte ou interdite. Ces zones visent à améliorer la qualité de l’air dans les grandes agglomérations où les seuils de pollution sont régulièrement dépassés.
Les restrictions s’appliquent en fonction de la vignette Crit’Air du véhicule, un certificat qui classe les voitures selon leurs émissions polluantes. Ce système comporte six catégories : Crit’Air 0 (véhicules électriques et hydrogène), Crit’Air 1 (hybrides et essence récentes), jusqu’à Crit’Air 5 (véhicules diesel anciens).
Actuellement, une douzaine de métropoles françaises ont instauré des ZFE, dont Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Grenoble et Rouen. D’autres agglomérations préparent leur mise en place dans les prochaines années.
Les véhicules interdits à partir de 2025

À compter du 1er janvier 2025, les véhicules classés Crit’Air 3 ne pourront plus circuler dans la plupart des ZFE françaises. Cette mesure concerne principalement les voitures diesel immatriculées avant 2011 et les véhicules essence immatriculés avant 2006.
Concrètement, seront interdits de circulation dans les ZFE :
- Les véhicules diesel de norme Euro 4 et antérieures (avant 2011)
- Les véhicules essence de norme Euro 2 et antérieures (avant 2006)
- Tous les véhicules classés Crit’Air 4 et 5 (déjà interdits dans plusieurs ZFE)
- Les véhicules non classés ou sans vignette
Cette restriction représente plusieurs millions de véhicules encore en circulation sur le territoire français. Les propriétaires de ces voitures anciennes devront envisager leur remplacement ou renoncer à circuler dans les zones concernées. Cliquez ici pour en savoir plus.
Le calendrier de restriction progressif
Le durcissement des règles de circulation en ZFE suit un calendrier progressif. Après l’interdiction des Crit’Air 3 en 2025, les véhicules Crit’Air 2 devraient être exclus à partir de 2030 dans certaines métropoles, notamment le Grand Paris.
Ce calendrier peut varier selon les agglomérations. Certaines villes comme Strasbourg ou Grenoble appliquent des restrictions plus strictes, tandis que d’autres adoptent un rythme plus modéré en fonction de leur situation géographique et de leurs enjeux de pollution.
Les véhicules utilitaires et poids lourds sont également concernés par ces restrictions, avec parfois des échéances différentes. Les professionnels doivent anticiper le renouvellement de leur flotte de véhicules pour maintenir leur activité.
Les sanctions encourues
Circuler dans une ZFE avec un véhicule non autorisé expose à une amende forfaitaire de 68 euros pour les voitures particulières et de 135 euros pour les poids lourds et bus. Cette contravention peut être majorée en cas de non-paiement dans les délais.
Les contrôles s’effectuent par des patrouilles de police mais aussi, de plus en plus, par des systèmes automatisés de lecture de plaques d’immatriculation couplés à des bases de données. La verbalisation automatique se déploie progressivement, rendant les contrôles plus systématiques et efficaces.
Attention : l’absence de vignette Crit’Air sur le pare-brise est également sanctionnée par une amende de 68 euros, même si votre véhicule est autorisé à circuler dans la zone.
Les dérogations et exceptions
Certaines dérogations permettent de circuler temporairement en ZFE malgré une vignette non conforme. Les véhicules de collection immatriculés avec une carte grise spécifique bénéficient généralement d’une exemption.
Des dérogations temporaires peuvent être accordées aux professionnels (artisans, commerçants, professions médicales) le temps qu’ils renouvellent leur véhicule. Les conditions varient selon les métropoles et nécessitent généralement une demande préalable auprès des autorités locales.
Les personnes à mobilité réduite disposant d’une carte d’invalidité peuvent également bénéficier d’assouplissements. Renseignez-vous auprès de votre mairie ou métropole pour connaître les modalités précises.
Les alternatives et aides financières
Face à ces restrictions, plusieurs solutions s’offrent aux automobilistes. Le renouvellement du véhicule vers un modèle moins polluant reste l’option privilégiée. L’État propose une prime à la conversion pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros pour l’achat d’un véhicule neuf ou d’occasion récent, sous conditions de ressources.
Les transports en commun constituent une alternative économique dans les zones urbaines. De nombreuses métropoles améliorent leur offre de mobilité douce : vélos en libre-service, trottinettes électriques, covoiturage.
Le rétrofit électrique, qui consiste à transformer un véhicule thermique en électrique, se développe également. Cette solution permet de conserver sa voiture tout en respectant les normes environnementales, bien que le coût reste élevé.
Anticiper dès maintenant ces changements vous permettra d’éviter les contraintes et de bénéficier des aides au financement avant leur éventuelle réduction.