Faut-il encore acheter un diesel ?

Le moteur diesel, longtemps plébiscité pour son économie et sa robustesse, traverse aujourd’hui une période de remise en question. Entre restrictions urbaines, évolution technologique et transition écologique, l’achat d’un véhicule diesel en 2025 mérite une analyse approfondie et nuancée.

Sommaire

Le contexte réglementaire : des zones de plus en plus restrictives

Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) se multiplient dans les grandes métropoles européennes et françaises. Paris, Lyon, Marseille ou Strasbourg durcissent progressivement leurs critères, interdisant l’accès aux véhicules les plus polluants selon la vignette Crit’Air.

Les diesels les plus anciens (Crit’Air 5 et 4) sont déjà bannis de nombreux centres-villes. À moyen terme, même les diesels récents (Crit’Air 2) pourraient voir leur circulation limitée. Cette incertitude réglementaire représente un risque majeur pour la valeur de revente et l’usage quotidien, particulièrement si vous résidez ou travaillez en zone urbaine dense.

L’analyse économique : quand le diesel reste rentable

Malgré les contraintes, le diesel conserve des atouts économiques dans certaines configurations. Le prix à la pompe du gazole reste généralement inférieur à l’essence, et la consommation réduite des moteurs diesel (environ 15 à 25% de moins qu’un équivalent essence) génère des économies substantielles.

Le seuil de rentabilité se situe généralement autour de 20 000 kilomètres par an. En dessous, le surcoût à l’achat d’un diesel (1 500 à 3 000 euros de plus qu’un modèle essence) devient difficile à amortir. Les gros rouleurs parcourant des distances autoroutières importantes restent donc le profil idéal pour le diesel.

À titre d’exemple, sur 100 000 km, un diesel consommant 5L/100km à 1,70€/L coûtera 8 500€ en carburant, contre 10 200€ pour un essence consommant 6L/100km à 1,70€/L, soit 1 700€ d’économie qui compensent partiellement le surcoût d’achat. Apprenez-en plus en accédant à cette page.

Les performances techniques : des moteurs toujours pertinents

Sur le plan mécanique, les moteurs diesel modernes offrent des qualités indéniables. Leur couple élevé à bas régime procure une conduite souple et agréable, particulièrement appréciable pour tracter ou transporter des charges lourdes. La durabilité reconnue des blocs diesel permet souvent de dépasser les 300 000 kilomètres avec un entretien régulier.

Les technologies antipollution actuelles (filtres à particules, SCR, AdBlue) ont considérablement réduit les émissions polluantes des diesels Euro 6d, même si leur fabrication et leur entretien ajoutent de la complexité et des coûts potentiels de réparation.

L’impact environnemental : une réalité contrastée

L’empreinte carbone du diesel fait débat. Si les émissions de CO2 par kilomètre sont inférieures à l’essence (environ 10 à 15% de moins), le diesel émet davantage de particules fines et d’oxydes d’azote (NOx), nocifs pour la qualité de l’air urbain et la santé publique.

Paradoxalement, pour un usage autoroutier avec peu de démarrages à froid et peu de trajets urbains, le diesel moderne bien entretenu peut présenter un bilan environnemental global acceptable. C’est en ville, avec des phases de régénération fréquentes du filtre à particules, que son impact est le plus problématique.

Les alternatives à considérer

Avant d’opter pour un diesel, explorez les alternatives disponibles. Les moteurs essence turbocompressés modernes ont comblé une partie de l’écart de consommation. Les hybrides rechargeables offrent une polyvalence intéressante pour combiner trajets urbains électriques et longues distances en mode thermique.

Pour les budgets le permettant, le 100% électrique élimine les contraintes réglementaires et offre un coût d’usage très compétitif, malgré un prix d’achat encore élevé. Le réseau de recharge continue de s’étoffer, rendant cette solution de plus en plus crédible.

Le verdict : une équation personnalisée

Acheter un diesel en 2025 reste pertinent si vous cochez plusieurs cases : kilométrage annuel supérieur à 20 000 km, trajets majoritairement extra-urbains et autoroutiers, absence de circulation régulière en ZFE, et intention de conserver le véhicule à moyen terme (4 à 6 ans maximum).

À l’inverse, privilégiez l’essence ou l’hybride si vous roulez peu, circulez principalement en ville, ou prévoyez de revendre rapidement. La décote accélérée des diesels sur le marché de l’occasion est une réalité qu’il faut intégrer dans votre calcul.

Le diesel n’est pas mort, mais son territoire de pertinence se rétrécit inexorablement. Votre décision doit anticiper non seulement votre usage actuel, mais aussi l’évolution réglementaire des cinq prochaines années.

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